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jeudi 26 novembre 2015

Réflexions sphéroïdes..

Réflexions sphéroïdes..

mercredi 25 novembre 2015

C’est assez marrant de constater comment la réflexion peut prendre en quelques minutes des tournures surprenantes, tout le temps, parfois plus saugrenues, parfois plus ordonnées, parfois plus logiques mais de règle générale jamais attendues ou intentionnellement dirigée. 

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Qu’est ce que j’appelle une sphère ? C’est une sorte de récipient contenant des choses que j’ai apprises et c’est surtout une mémoire visuelle. Donc, par exemple, “chat” est un mot et un son mais surtout un millier d’images de chats regroupés dans une sphère translucide en 3D que je peux faire tourner dans ma tête et m’arrêter sur une image et penser le nom, la couleur du pelage, les yeux etc... Ce mot “chat” active une sphère mais les mots “Katz” “gatto” “cat” activent la même sphère. Elle est reliée à d’autres sphères “Félins” “Animaux sauvages” “Savane” “Pays” “Continents” “Monde” “Planètes” “Univers” “Animaux domestiques” “Chien” “Souris” “Maison” “Famille”, etc, etc, etc, etc, mais je peux passer directement d’une sphère à une autre non directement reliée, et je visualise comme ça. Cela pourrait sembler perturbant mais vu que c’est mon mode de pensée habituel, c’est rapide et puis je mets off/on sur certaines sphères. Je n’active pas tout, mais parfois quand je suis très fatiguée, ça wizz, c’est-à-dire que ça me bombarde de plein d’idées non attendues et non reliées entre elles et du coup c’est comme si je n’arrivais plus à penser voire que je ne pensais plus. Mais heureusement, cela ne dure pas. C’est que je “buggue”, perdue dans mes pensées, moment de vide, les yeux dans le vague. 

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Lorsque le sujet m’est imposé, il se trouve que cela génère de la même manière de nombreuses “sphères” et je décide d’arrêter sciemment leur profusion et de me balader entre elles pour tirer le meilleur, les faire tourner et aller de l’une à l’autre, pour récupérer les éléments importants. Quand je passais mes examens à l’université, ou même à l‘école ou au collège et lycée, j’étais surprise de voir que la totalité des autres étudiants planchaient déjà sur leur feuilles à écrire et écrire sur des pages de brouillons alors que je regardais le plafond et me concentrais sur la visualisation de mes sphères de réflexion... Certains élèves (pas à la fac mais jusqu’au lycée) sentant que je n’écrivais pas se tournaient vers moi et souriaient “elle n’a rien compris, elle n’a rien compris, youpi !”. Puis mes brouillons prennent une forme bizarre, des mots ici et là , pas plus d’une dizaine en tout, mais pas de phrases, lorsque je décide de me lancer dans la rédaction de ma copie, celle-ci est déjà faite et structurée dans ma tête et je n’ai plus qu’à ... la recopier d’une traite !
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Donc, pour vous donner un exemple d’enchaînements involontaires de ma pensée, ensuite je décide d’arrêter les enchaînements pour les trier, là je vais vous donner “en vrac” les premières réflexions des deux à trois premières minutes de mon éveil, ce matin.

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Je me réveille à 8 h 35 et je constate que je me réveille avant que le mon portable ait sonné. Je pense que je dois aller manger chez mes parents aujourd’hui parce que j’ai rendez-vous chez ma psychiatre. Je fais quelques exercices d’ouverture et de fermeture de mâchoires et de tirage de langue (par rapport à ma rééducation de mon syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil mandicateur, dû à ma stéréotypie linguale causant des craquements). Je me demande si cela n’est pas en plus un problème neurologique, donc je pense que je devrais lui parler de mes problèmes de mémorisation car j’ai du mal à retrouver certains noms (sphère de noms et de prénoms), notamment les personnes très connues (sphère d’images de “People”) et une artiste particulièrement (femme) qui ressemble à David Bowie (homme), mon cerveau balaye les images, une artiste que mon second fils adore (génération de la bulle de la famille), oui ! Tilda Swinton. Mon fils l’adore. Image de mon fils et de Tilda Swinton, point commun T.S les initiales de l’artiste mais T.S qui allume la visualisation de la marque “Teddy Smith” et dont les boutons du caban de cette marque (toutes les sortes de manteaux sont bombardées dans ma tête) que je viens juste de lui acheter, est orné, de là toutes les images de boutons colorés et toutes les les sortes qui défilent (sphère de la mercerie !) ainsi que des fameuses initiales T.S, je pense en même temps à ce pull que j’avais fait avec un col garni de centaines de boutons de toutes les couleurs et au blouson en jean décoré de boutons et de perles de Sabine Paturel, cette chanteuse des années 80, (retour à la sphère “People” et au passage audition de musique et chanson) et encore au passage vision de chocolat (“j’ai tout mangé le chocolat, j’ai tout fumé les “Craven A”...) , et j’ai faim je dois déjeuner mais le passage des boutons me renvoie aussi à la “Guerre des boutons” le livre, le film, “si j’aurais su, j’aurais pas venu”, le mot “Guerre” me fait visualiser des tas d’événements de guerre ainsi que les tristes événements récents et le champignon nucléaire. Je décide que je dois me lever.
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Je suis donc passé en deux minutes de “je dois aller manger chez mes parents” au “champignon nucléaire” ...
Un psychanalyste me dirait : “Hummm... Hummm... Intéressant.... Vos parents... Avez-vous eu des problèmes avec votre mère ? Votre père ? Dans votre petite enfance ?....”
Non, non, non, il n’existe aucun lien direct entre les deux ! 
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C’était un peu long à écrire, certainement beaucoup plus court à lire et encore plus à penser.

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Je peux mettre mes sphères dans un certain flou ou moins sonore ou carrément les désactiver, lorsque je décide d’avoir une attention soutenue et me focaliser sur la couleur ou la texture par exemple (seulement deux sphères d’activées mais bien “branchues” et “arborescente” à l’intérieur), mais la réflexion se fait toujours aussi intense dès que je pose mes yeux sur un élément, déjà je le cite intérieurement et génère tout se qui se raccorde à lui... Cela reste surprenant lorsque je conduis ma voiture toute seule, je déclenche des pensées et de fil en aiguille, ou plutôt de perle en perle, parce que j’ai capté un “truc” et je me retrouve à rêvasser, tout en conduisant pour arriver à bon port. Je me mets en mode alpha..
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En fait, c’est comme ça, toute la journée, pratiquement tout le temps lorsque je ne parle pas ou que je ne suis pas concentrée sur une tache particulière, c’est ainsi que je comble malgré moi les moments de vide.
Donc très hypocritement, si l’on me demande à quoi je pense, et bien je réponds “à rien”
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Ne pas savoir ce que l'on n'a pas encore appris !

Ne pas savoir ce que l'on n'a pas encore appris !

5 septembre 2015, 10:55


Et bien oui ! J'ai déjà plus d'un demi-siècle et il y a une chose tellement basique que j'ai appris il y a seulement quelques heures et qui m'a profondément perturbée et choquée.

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Vraiment, je n'en fais pas trop, je ne crois pas, du moins, je n'en sais rien.

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Il y a des fois où la question  ne se pose pas et parce que la question ne s'est jamais posée et cela sur toute la durée de ma vie, je ne l'ai jamais su puisque je ne me suis jamais interrogée et même jamais inquiétée ni même documentée sur le sujet tant la réponse me semblait évidente et je tiens à le dire anatomiquement fonctionnellement basiquement et naturellement sans effort aucun  positionnable et repositionnable à souhait sans limite aucune d'une manière adéquate pour chacun de nous, puisque, même, y compris dans le règne animal, cet élément anatomique est logé naturellement dans un écrin conçu pour le ranger et il suffit donc de l'y mettre et de fermer la boîte quand son utilisation est terminée afin de ré-ouvrir la boîte quand à nouveau son utilisation deviendra nécessaire.

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Mais de quoi parlé-je ?
Le savez-vous ?
Vous en doutez-vous ?
Et après cela vous poserez-vous la question ?
Je pense que oui et c'est la raison pour laquelle je fais ce petit article.

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Il y a quelques semaines, je commence à m'inquiéter d'un craquement de ma mâchoire qui craque apparemment depuis très longtemps puisque mes deux plus jeunes enfants au demeurant majeurs et donc adultes maintenant m'ont fait cette réflexion : " Mais, tu craques depuis bien longtemps Maman!  Des fois, ça me fait mal pour toi ..."

Et donc j'ai fini par en parler à mon médecin généraliste parce qu'un craquement de temps en temps ça passait , un par jour commençait à faire beaucoup mais comme il n'y avait pas de douleur, je ne me suis posée aucune question. Mais quand le craquement devient permanent et même si je n'ai aucune douleur, je me dis que peut-être cela ne doit pas être tout à fait normal et que d'un point de vue physiologique ce petit bruit doit bien indiquer quelque chose. Peut-être est-il une complication de mon accident de la route de 1996 où j'avais eu un coup de fléau (2% d'invalidité permanente) et que le temps a exagéré un problème que je n'avais pas signalé...

Le médecin me parle alors d'un problème d'articulé dentaire dysfonctionnel et de SADAM ou Syndrome algo-dysfonctionnel de l'appareil manducateur (et là je pense que je suis une fille très syndromique, amusant, non ?) et que je dois aller consulter un spécialiste car l'état de mes ménisques est certainement dégradé, et oui nous avons des ménisques dans l'articulation temporo-mandibulaire.


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Je vais donc voir un stomatologue, non rien à voir avec un gastro-entérologue, un stomato c'est pour les mâchoires et pas pour l'(e)stoma(c)...

Il me regarde avec ses yeux bleus pénétrants sans parler mais je ne sais pas du tout, s'il est inquiet, pensif, dépité, amusé, s'il trouve que mon souci est grave, bénin, déplacé, inopportun, banal, sans objet, je n'en sais rien, pas pour le moment, il doit réfléchir à ce qu'il va faire avec moi... 
Et moi je pense après réflexion qu'il devait être désolé et qu'heureusement pour lui qu'il n'a pas mon problème car dorénavant je dois vivre avec mon craquement et il m'envoie vers une kinésithérapeute spécialisée dans la rééducation des mandibules !
Il me prescrit 10 séances chez une kiné très compétente puisque qu'il n'y a que deux personnes dans le Vaucluse qui se sont spécialisées dans la rééducation fonctionnelle de cette articulation

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Au final, j'ai beaucoup de chance, une sacrée chance,  il n'y a que deux spécialistes seulement dans tout le Vaucluse et la mienne habite à 10 minutes de chez moi sur Avignon ! Et ça, c'est du bol, non ????

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Donc, hier première séance de rééducation, j'en sors extrêmement fatiguée, émotionnellement. J'ai pleuré chez la kiné et elle m'a semblé elle aussi désolée de voir à quel point je prends la chose d'une façon extra-sensible, je me suis excusée auprès d'elle pour mon hypersensibilité parce que je me dis que la pauvre kiné ne doit pas voir tous les jours des énergumènes de mon espèce qui pleurent parce qu'elles se rendent compte d'une chose basique normalement acquise par tous, puisque la basicité de la chose fonctionnelle est naturellement positionnable dans son écrin et qu'il ne doit pas en être autrement. En tout cas, cela se rééduquera !!!

Après massage par l'intérieur et l'extérieur de mes joues qu'elle a tiré avec des gants chirurgicaux jusqu'à attraper le tendon de l'articulation, elle a conclu que j'avais des muscles très toniques et que nous réussirions peut-être à diminuer ma gêne,  des exercices de grimaces et de claquement de langue. Et c'est là que j'ai souffert, faire 50 claquements de langues d'affilée comme un galop a été très difficile. Alors elle m'a demandé d'avaler ma salive et de positionner ma langue au repos dans la bouche puis de lui dire où se trouvait la pointe de ma langue de manière naturelle.

-- "Ma langue est en bas, je touche mes incisives du bas"
-- "Non, la pointe de votre langue doit toucher  les incisives du haut et le palais. Au repos, la langue est en haut et ne doit pas fatiguer pas la mâchoire inférieure. La mandibule ne doit pas supporter le poids de la langue........(elle m’explique l'impact du poids de quelques grammes chaque instant et tous les jours sur ma mandibule et sur les tendons qui ainsi au fil du temps se sont étendus car trop sollicités, mais on va pouvoir changer tout ça et rééduquer...)
Et moi, je pleure parce que personne ne m'avait dit comment on positionnait sa langue dans sa bouche et que je trouve cela très grave de ne pas savoir, je m'excuse de prendre la chose de cette manière mais j'ai trop d'émotions envahissantes de savoir que je mets ma langue en bas depuis plus de 50 ans, depuis toujours. Que ce craquement et cette anomalie dysfonctionnelle c'est moi qui les ai créés par cause d'ignorance et de non questionnement. "Mais ce n'est pas si grave, Madame, ne pleurez pas,  beaucoup de personne positionnent mal leur langue et n'ont pas nécessairement des problèmes, ne vous inquiétez pas, nous allons travailler pour que vous alliez mieux..."

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J'en parle à ma Maman, qui me dit que je n'ai jamais eu de sucette, jamais de pouce dans la bouche.(Ma maman culpabilise toujours de ce qui m'arrive) 
Non, pas besoin de doigt ou de tototte, et pour une bonne raison j'ai déjà ma langue dans ma bouche. Depuis plus d'un demi-siècle, je mets ma langue en bas et plus qu'en bas, je balaye mes dents du bas et je fais des boucles avec ma langue en passant la pointe de la langue sous le filet et en faisant des tortillons avec ma langue dans ma bouche fermée quand je réfléchis, je fais des tubes de langues, des vagues de langues, et des torsions de langues, une langue à dos rond, une langue en zig-zag et tout ça en position basse pesant sur ma mandibule inférieure et tout ça à l'abri des regards puisque ma bouche est fermée et l'intérieur invisible pour les autres. Cela est passé complètement inaperçu puisque je n'ai exercé aucune pression sur mes dents et je n'ai pas décalé ma dentition, mes dents sont bien alignées sans traitement d'orthodontie. Et cela s'est sûrement bien aggravé quand j'ai appris l'expression (très très tôt vers le cours préparatoire  ou même avant) "il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler" et moi je le faisais pour de vrai, ce  qui est normal pour moi de comprendre et d'appliquer certaines choses au pied de la lettre.

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Depuis hier, je positionne ma langue normalement, position haute sans rien faire et il faut que j'y pense tout le temps, c'est fatiguant !!!!
Il faut que je gomme 50 ans de mauvaises habitudes.... Devenir normale... Ma bouche va s'ennuyer...

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Pour information, ici parce que c'est intéressant :


Mauvaise position de la langue au repos

Bonne position de la langue au repos



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La clinique de Monclar...

La clinique de Monclar...

22 septembre 2014, 01:02
... Texte du 23 août 2014...

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Ce lieu se trouvait à Monclar, Avignon. Il y a un demi siècle, j'y ai été soignée durant trois ou quatre semaines pour des brûlures très graves. Normalement, j'aurais dû mourir. Quand on a 26 mois, le corps ébouillanté et la fièvre qui en résulte ne pardonne pas, en général,  la survie nécessite très souvent des greffes de peau. J'ai vu de nombreuses émissions de télévision sur les grands brûlés.  La peau ne se remet pas aisément de telles souffrances.  Heureusement,  j'étais un bébé très gros pour ne pas dire obèse, ma graisse, qui habituellement causait des soucis de coupures et de suintement aux articulations,  m'a certainement protégée.
J'aurais dû avoir de graves séquelles et je n'en ai pas, ma nuque a été ébouillantée et je n'ai aucune séquelle alors que le cervelet n'est pas très éloigné, mon dos et mes lombaires ont été ébouillanté et mes poumons et mes reins n'ont rien eu.  Les pâtes  cuites et l'eau salées ont pénétré ma chair et je n'ai aucune cicatrice.
J'avais eu un patient à l'hôpital de Draguignan (quand je faisais mes stages de psycho) qui avait eu sa jambe ébouillantée quand il était enfant,  au même âge que moi à l'époque, et qui avait eu de grosses cicatrices et des greffes de peau. Une cuisse est elle plus fragile qu'un dos ?                         

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Depuis 50 ans, je me demande qui était ce mystérieux médecin venu de Lyon qui a proposé une méthode expérimentale faite de saupoudrage sur mon dos (quelle poudre, à base de quoi ?), d'écorchage (de peau) et de lumière infrarouge. (???)
Cela fait 50 ans que je me demande dans le vacarme silencieux de mes pensées où se trouve cette clinique avec juste cette réponse, c'était à Monclar.
Monclar, m'a toujours fascinée depuis toujours, depuis mes premiers souvenirs conscients, Monclar sonne à mes oreilles. Dès que j'ai su m'exprimer, je conjuguais Monclar, je déclinais Monclar. "Mon clar, Ton clar, Son clar..." "Maman on va à Ton clar ? "  Régulièrement je demandais  à maman, "mais où à Monclar ?" " à l'avenue Monclar,  mais c'est fini c'est plus une clinique, ils ont fait un centre médical" Pourquoi, ne suis-je jamais retournée à Monclar pour aller la voir cette ancienne clinique ? Comme une peur viscérale de découvrir quelque chose que je ne devrais pas savoir. "Mais où à l'avenue Monclar ? "   "C'est près de Jules Ferry, mais il n'y a plus de clinique, elle a été fermée"                                               

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Cela fait 50 ans que je me posais cette question, "Qui m'a sauvé la vie ?" . Question lancinante dans ma tête que je ne pose pourtant jamais. Ou quelque fois à Maman depuis  4 ou 5 ans de manière très espacée. Depuis que je suis revenue ici, ici, pas trop loin de Monclar.Aux alentours de Noël 2013, je repère une annonce de maison, qui me plait parce que le jardin a un catalpa, que j'adore les catalpas, elle m'appelle parce que le carrelage est le même que celui que j'avais personnellement choisi dans ma maison de Callian, elle m'appelle parce que j'avais dit une fois à Alex que je voudrais bien un jardin bétonné avec des parterres de fleurs sur les cotés pour qu'il reste toujours net et qu'il soit facile d'entretien, elle m'appelle parce que j'ai l'impression que cette maison est pour moi.                                                 

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Malheureusement,  l'annonce a disparue, la maison a certainement été vendue.Jusqu'au mois dernier où je tombe sur une annonce de maison, cette annonce qui m'appelait, la maison est à nouveau sur le marché. Cette maison de plain-pied m'attend, c'est sûr, plus que je ne l'attend.  Mais pourquoi ?Je crois que cette maison m'attend,  c'est certain... En plus,  elle a un grand portail de fer, et je trouve ça joli, ce grand portail, elle a une grande terrasse ombragée avec un bel auvent et c'est ce que je veux.  Et allant visiter cette maison, qui en plus, possède une buanderie dans un local fermé et attenant avec une cour fermée,   des grilles en fer forgé aux fenêtres et dispose d'énormes murs de près de cinquante centimètres d'épaisseur, je m'imagine bien assise sur le rebord de la fenêtre, dans la luminosité, et appuyée contre la grille à lire, tranquille...                                               

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J'explique à Maman la situation géographique et elle se trouve juste à coté de cette ancienne clinique. La maison ne s'est pas vendue, les gens qui désiraient l'acquérir n'ont pas eu l'accord de prêt. Moi, je n 'ai pas le montant pour l'acheter, mais la maison ne se vend pas, les propriétaires actuels ne veulent pas baisser le prix, pas pour le moment et j'attends... si elle m'attend, elle m'attendra...Du coup, je suis retournée avec Maman, et elle m'a montré la clinique, depuis... Aujourd'hui, c'est un groupement de cabinets médicaux.  Mais je reste sur ma faim, je n'ai toujours pas le nom du médecin qui m'a soigné ni le protocole employé pour me sauver.Comment ne pas avoir de trace de cette époque, pas de carnet de santé, cela n’existait pas...        
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Par la suite, quand j'ai grandi, mon dos "recrachait de la poudre blanche" très régulièrement et pendant très longtemps, je me rappelle que lorsque j'allais à la gymnastique de 6 à 14 ans,  et que lorsque je retirais mon justaucorps après les entraînements, le tissu en contact avec mon dos entre les omoplates était couvert d'une sorte de talc. Non, pas des pellicules de peau comme le tissu nylon a tendance à provoquer quelquefois, pas de la desquamation. Non de la poudre, fine et légère. Je n'ai rien dit, je secouais mon justaucorps et voila, juste que ça me trottait dans la tête. Moi, qui pensais toujours que j'étais différente des autres, je n'allais pas le dire, surtout que je ne parlais pas beaucoup... Chaque 20 août depuis que j'ai été brûlée,  la peau du "verso" (ça se dit, ça ???) de mes oreilles forment des petites kératinisations pendant cette semaine, un rappel psychosomatique, je desquame derrière mes oreilles et près de la nuque pour me rappeler que je suis vivante parce que je ne ne suis pas morte.                                       

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Les gens, en général, sont en vie parce qu'ils sont nés le jour de leur naissance. Pas moi... Je suis née, puis je suis morte psychiquement le 20 août 1964, sanglée, meurtrie et pelée comme un oignon dans la lumière blafarde de Monclar. Tellement longtemps, attachée sur le ventre, qu'une fois le traitement des brûlures achevées, il a fallu soigner la peau de mon ventre trop longtemps resté en contact avec  l'alèse du matelas du petit lit à barreaux. Je suis en vie parce que je ne suis pas morte physiquement le 20 août 1964. Et après,  si je suis tellement solitaire et différente, je ne le dois qu'a ce que je suis, une revenante. Un esprit mort dans un corps vivant...  C'est avec cet esprit que je compose chaque jour pour qu'il rende hommage au corps qu'il possède...                                              

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J'adore écrire et maintenant que la technologie le permet, je peux m'exprimer en dehors de platitudes de la vie qui font que chacun  pense connaître l'autre parce qu'il aura partagé un petit déjeuner  durant des années avec autrui, en l’occurrence ici, moi. Qui peut dire qu'il me connait ? Je n'ai pas la prétention de connaître ma famille proche parce que l'intime des pensées ne peut jamais être percé, chacun dit ce qu'il a envie de dire, montre à voir ce qu'il pense être montrable et s'encombre de convenances dont moi, je n'ai rien à faire. Je suis froide ? Non réaliste. Je ne pense pas être aimée en général lorsque les gens me rencontrent physiquement au premier abord. J'ai même la sensation très étrange de "saouler" mon monde parce que je vais toujours dire un truc qui fait "plof" comme un cheveu dans la soupe. J'ai du mal à interpréter vraiment ce que les autres pensent de moi. D'une part quand je lance une blague que j'ai inventée mais que personne ne comprend, d'autre part quand je raconte une blague existante dont la chute  est nulle qui ne fait pas "plof" mais "flop"... La même avec les convivialités apparentées enfin les réunions familiales, (je laisse, je ne corrige pas, ça m'est venu comme ça, convivialités apparentées, c'est drôle) où je me sens mal à l'aise parce que moi j'ai tout foiré sauf mes enfants. Ce n'est pas de ma faute si je n'ai jamais su tomber amoureuse et que j'ai eu du mal à vivre en couple... N'empêche que.... On me taxe de "dépressive" ensuite... Pas du tout, ce n'est pas parce que je ne rigole pas que je suis triste, ce n'est pas parce que je pleure que je suis malheureuse, ce n'est pas parce que je crie que je suis en colère, ce n'est pas parce que je suis en colère contre toi que je ne t'aime pas, ce n'est pas parce que je t'aime que je vais te demander des nouvelles, si juste à mes enfants...                                                

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La dureté que j'ai en moi  et pour moi-même est profondément ancrée dans mes pensées, et celle que je suis réellement est celle qui actionne en ce moment les touches plastiques de ce clavier. Je ne suis pas celle faite de chair et de sang qui sort de chez elle pour faire les courses, dire bonjour aux gens par politesse, faire la queue dans les magasins et sourire,  après avoir appris le BRASMA à la Poste  (Bonjour, Regard, Accueil, Sourire, Merci, Au revoir) parce que je préférais avoir affaire avec les machines automatiques qu'aux humains... Je suis pourtant cette fille, constituée de chair et de sang pour les gens qui me côtoient et m'appelle "Corinne" mais moi je suis "Coryne", ce n'est pas grand chose ce changement d'orthographe pour vous, c'est une lubie. Vous ne pouvez pas savoir que le changement de prénom est une réappropriation de ma vie, j'ai changé à 25 ans parce que pour moi 25 ans était la vieillesse. Que pouvais-je faire encore ? Me mettre à peindre et m'appeler Coryne avec un Y, debout les bras levés en signe de victoire (Y), laissant tomber la haine (N) que j'avais en moi.  Je voulais choisir ZYB12 mais ce nom sonnait un peu robot... Ce n'est pas une blague, du coup, mon premier téléphone portable a été gratifié d'un "bonjour ZYB12" à l'allumage...                                               

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Je suis une fille compliquée, tellement compliquée que j'ai saboté tous mes mariages, même si officiellement il n'y en a eu qu'un seul, je ne sais pas partager avec  concession, les couples demandent des concessions. Je n'aime pas en faire. Je n'aime pas que les autres en fassent pour moi. Je ne suis pas une fille de concession. Je ne suis pas une fille de convenance... Je suis très inconvenante et je fais et dis des choses dont je n'ai aucune honte puisque je suis sincère dans ce que je je fais et dis, je ne regrette jamais même si pour d'autres personnes ce serait "La Honte"...Je digresse  mais digression et moi ne font qu'un ...                                               

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Donc, si depuis 50 ans, je me demande pourquoi nous vivons tous sur cette Terre, c'est grâce au médecin inconnu qui a fait de moi une extra terrestre...  me permettant d'observer ce monde avec un détachement intéressé, oxymore pour le coup qui me représente d'une manière très concrète...                                                

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"Qui es-tu médecin de la clinique Monclar ? Es-tu encore en vie ? Qui es-tu ? Toi qui m'as sauvée !"

L'enfer des "Milieux"...

L'enfer des "Milieux"...

26 mai 2014, 01:25
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Deuxième étape...  La question , les questions et les remises en question...  
En réfléchissant,  je songe à penser d'envisager de rentrer en rehab...

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Quoi de plus inconfortable d'être assis entre deux chaises depuis toujours  et est-ce raisonnable ?
Premièrement, ça use doublement le seul coté d'une chaise. Deuxièmement,  il faut deux chaises et en plus de ça, troisièmement, cela fait bien mal aux fesses.


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Quand je suis rentrée en dernière année de maternelle, ma seule et unique année. La maîtresse, Madame V... directrice,  affublée d'un vieux chignon tout gris et d'une robe noire,  était méchante avec moi. Elle ne m'aimait pas, je le sais, au fond de moi. Je sais qu'elle est grandement responsable de l'enlisement de mon état. Elle fait partie de ces éléments environnementaux qui viennent se surajouter aux faiblesses innées, congénitales, héréditaires, développementales et j'en passe qui font que je suis qui je suis mais que je ne sais pas vraiment où je suis...
Ce qui m'a fait basculer dans un mutisme scolaire irréversible, se résume à un bout de papier Kraft autocollant de 10 centimètres sur 4  que j'ai du lécher de ma propre langue avant qu'elle ne me scelle la bouche avec, m'obligeant à le maintenir du bout de mon index droit posé et cela jusqu'à la sonnerie de la récréation. Groupe Roland Scheppler, Avignon, année 1967, j'avais cinq ans....

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Quelle était la raison profonde de ce châtiment ?

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La maîtresse nous présentait des petites pancartes sur lesquelles étaient dessinés des  points et nous devions dire le chiffre représenté pour apprendre à compter. Jusque là, aucun problème. Celui-ci survint le jour où elle voulut illustrer autrement l'exercice, et où elle énonça une consigne "à combien d'enfants  je peux donner ... ?" prenant des images avec un ballon, réponse un enfant, deux billes, deux enfants,  trois petites voitures, trois enfants, je ne me rappelle plus les correspondances mais l'affaire se corsa lorsque les images représentèrent des biscuits.Tous les enfants de la classe ont dit en chœur un chiffre, j'ai levé la main pour signaler que ce n'était pas la bonne réponse. Pour moi des biscuits pouvaient se partager et j'expliquais que du fait de leur nature comestible chaque miette pouvaient représenter un enfant donc le chiffre était si grand que personne ne pouvait le dire. "Non, tu dis des âneries plus grosses que toi" . Je ne  rappelle plus à quel point je me suis énervée pour que la punition soit à cette hauteur, coller la bouche d'une enfant !
Affirmer une chose en étant sûre de la réponse déclenche en moi des palpitations et un inconfort inimaginable, une peur, la certitude que ce que je sais n'est pas à la portée des autres parce qu'après tout je ne suis qu'une petite fille, à jamais je n'ai que cinq ans...

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Pour le milieu scolaire, très préscolaire, voilà une chose de faite.
Le milieu artistique... Bonne question.
Quand j'ai commencé à penser que j'étais une artiste, j'étais vraiment jeune. Franchement, chaque fois que je me mettais à dessiner ou à écrire, j'avais l'impression d'être "exceptionnelle" modestement bien sûr. Car c'était un sentiment naïf et pur, surtout sincère et dénué de marque de crânerie, en toute humilité je me pensais "exceptionnelle" et dans l'incapacité et l'impossibilité de le dire sous peine d'être "scotchée"...
Alors je suis restée, petite artiste dans ma bulle de création imaginaire... Plus tard,  j'ai des choses très tourmentées que je dessine, des monstres et des mains crochues, des extra terrestres puisque je suis convaincue d'être une extra terrestre qui vient de la planète Véga.  C'est complètement idiot, elle n'est pas habitable. Et pourtant mes trois "maris" avaient été prévenus, je viens de Véga comme une boutade mais ils me reprochaient ensuite d'être "bizarre", non je suis de Véga, au départ je pensais que c'était Alpha du Centaure, puis planète Vulcain et enfin Véga, maintenant, aujourd'hui,  je ne sais plus....



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Un jour,  je suis devenue peintre, lorsque j'avais un quart de siècle, j'avais déjà beaucoup entrainé ma technique en autodidacte puisque beaucoup de ce que je fais est en autodidacte pour ne pas avoir les représailles d'un humain qui viendrait armé d'un rouleau d'adhésif.... ["L'être humain est belliqueux", référence à un film de science fiction, la phrase m'avait plu à l'époque... ]
D'ailleurs la recherche Google "Artiste peintre autodidacte, Coryne Sciacca" renvoie quelques pages, j'ai supprimé autodidacte depuis que je me crois "autocentrée" mais cela reste encore marqué de cette manière....
Donc,  le milieu de la peinture a été terrible...  Maman m'a poussée à montrer "mes talents" lors de vacances qu'elle passait chez moi. Elle avait lu dans le journal quotidien que les artistes de la région de Cannes-la-Bocca pouvait s’inscrire et exposer dans la rue pour participer à un élan d'Art et de partage. Tu parles, jamais je n'ai été aussi mal à l'aise. Les Autres peintres imbus d'eux-même ne voulant même pas être photographiés [parce que je voulais faire des photos, naïve, stupide fillette de cinq ans qui croient que les autres peintres sont de gentils artistes comme elle] Moi, qui suis si "exceptionnelle" je n'ai pas peur que l'on regarde mes toiles puisque ce sont les MIENNES et je ne vais pas piquer le style de quelqu'un d'autre puisque c'est SON style... Bon les artistes, c'est fait, aussi !


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Je passerai sur le premier milieu professionnel (LA POSTE) que je n'ai pas choisi.... Passons donc au second....
Mon deuxième milieu professionnel. L'insertion dans le monde de la psychologie.....  Que dire ?
Connaissez-vous cette sensation où vous savez plein de choses dans votre tête parce que vous avez potassé le sujet durant des heures et que celui d'en face parle en disant des choses pas tout à fait vérifiables sur le moment mais qu'il est si sûr de lui que vous le laissez parler alors que vous ne voulez pas le contredire ni envisager d'ajouter quoique ce soit qui pourrait faire perdre le fil de son discours mais que vous vous promettez cependant de vérifier en rentrant chez vous et qu'il existe alors des éléments qui ne sont pas si concordants ni si cohérents dans ce que la personne disait ????? Connaissez-vous ?


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Et bien moi oui !


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Cela est reproductible avec de nombreuses personnes qui parlent sur des sujets qu'elles ne maîtrisent pas mais pas du tout, et qui du reste s'en foutent car elles pensent que vous êtes une stupide fillette de cinq ans, ignare, inculte, et manquant cruellement d'intelligence. D'où la remise en question de mes diplômes de psychologie avec des "mention bien" ou"mention très bien" aux différents mémoires et de mon diplôme universitaire de criminologie "mention très bien", mais les personnes savent mieux que la psychologie de comptoir lue dans des articles de "Femme Actuelle" ou dans des colonnes de journaux à 3 balles valent mieux que mon expertise. C'est normal, je ne sais pas vendre mes idées et puis je ne suis qu'une fillette, la, la , la , la, la....


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Lorsque bêtement, me sentant si "autocentrée" j'ai  voulu m'ouvrir aux autres; me faire comprendre et grandir un peu; j'ai parcouru quelques forums d'individus qualifiés de hautement intelligents dont la seule préoccupation était de remettre en question la validité  des tests passés par l'autre pour l'exclure de son cercle des hautes sphères. Du coup, je me suis dit que ma bulle si minuscule soit-elle n'avait pas besoin de planer dans les hautes sphères pour briller et que ma seule luminosité interne me suffisait. 
En fait, maman me mettait la pression depuis 2011 pour que je trouve un emploi de psychologue "Même à mi-temps... Avec les études que tu as fait, ma grande..."
Qu'on me laisse tranquille avec ma solitude et ma retraite anticipée.... Je l'ai déjà dit, je ne suis jamais seule avec moi-même je ne m'ennuie pas je me tiens compagnie... Je ne crois pas savoir écouter les problèmes des autres, je ne les comprends pas, je ne faisais qu'analyser de manière rationnelle ce que les patients me disaient, faisant de moi une stagiaire psychologue froide et insensible  lors des entretiens et légèrement disjonctée lors des ateliers de dessins. Incapable de tenir des séances devant les professionnels, je me sens "autocentrée" mais pas "professionnelle", tremblant que l'on me demande quelque éclaircissement lors des réunions de synthèse, craignant de voir mon inaptitude invisible éclairée par un voile de regards insistants dans ma direction... Les bons résultats des mémoires ne sont dû qu'au profond intérêt de recherche que j''y ai insufflé et à la profonde réflexion exercée loin des patients, je suis bonne en théorie, je suis bonne à l'écrit, incapable à l'oral, incapable et tremblante, perdue, malade insoupçonnable cachée derrière mon sourire de Joconde....


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Autocentrée, elle a dit autocentrée, j'ai quand même fait un mémoire digne d'une autocentrée "Les liens entre Perception des environnements et alcoolodépendance" dans lequel les environnements étaient représentés sous forme de bulles [puisque moi je les ressens ces bulles, elles sont tangibles et consistantes et je cherchais un protocole pour pouvoir les mettre en évidence]. Ma psychologue référente m'a bien aiguillée pour que j'oriente mon mémoire vers une conception plus systémique, des systèmes et non des bulles mais en réalité ce sont bien des bulles...  Tous les individus ont des bulles, plus ou moins larges, question de diamètres, incluant plus ou moins de gens mais ça doit pouvoir se mesurer quand même....

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Mon temps n'est pas ton temps...

Mon temps n'est pas ton temps...

24 mars 2015, 00:37
 
        C'est dingue comment ce genre de truc peut envahir ma tête parfois,  quand il s'agit de temps.
Non, non, non pas la météo ! Non, pas le temps qu'il fait !
Le temps, celui que l'on nomme "t".

J'ai plein de questionnements dans ma tête du fait que les gens de mon entourage ne sont pas visibles tous les jours.
Alors ??? Est-que je les connais ? Depuis combien de temps ? Comment dois-je compter ?
Me connaissent-ils ? Depuis quand ?
Posez-vous la même question pour votre entourage ? Depuis combien de temps les connaissez-vous ? Vous connaissent-ils ?

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La différence entre temps et durée

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La différence entre le temps et l'instant

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Des instants qui s'ajoutent et font des moments qui durent deviennent alors du temps.

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Le temps qui s'écoule avec une personne est comptabilisé

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BASE ZÉRO :
Déjà, de manière très simpliste, nous dormons environ un tiers du temps, plus quand nous sommes bébé, pratiquement toute la journée, et puis de moins en moins en grandissant. Ce qui fait que j'ai à peu près 35 ans d'usure... Le reste c'est de la récupération, mise en pause, en veille pour un ordinateur, en "dormage" pour moi...                                             

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PREMIER EXEMPLE, LES PARENTS
Je vis avec mes parents et je pars le matin à l'école pour revenir après ma journée d'écolière et durant laquelle j'ai mangé à la cantine, pris mon goûter avant de rester à l'étude, je rentre, je mange en famille, et ensuite je dors jusqu'au lendemain pour refaire une journée.  Je n'ai vu mes parents que peu de temps sur 24 heures durant toute ma scolarité, disons de 17h30 à 20h30, oui, oui, je me couchais à 20h30 durant de nombreuses années, une heure le matin avant l'école, cela fait donc 1/6 du temps d'éveil...
Et puis les week-end et les vacances (nous revenons à la règle du 8 heures de dodo en soustrayant les temps de colonies de vacances et activités extra-scolaires).
Sans compter qu'ensuite je suis de plus en plus souvent partie longtemps et loin... Je suis quand même partie de 1981 à 2009 (28 ans) d'Avignon en n'y revenant que pour les vacances et encore pas toutes les années et en y appliquant la règle des deux tiers d'éveil et un tiers de sommeil...
Donc sur mes 35 ans de fonctionnement éveillée ... Il reste à tout casser pour mes parents à peine plus de 4 ans non-stop et effectivement ça ne fait pas lourd et pourtant...

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DEUXIÈME EXEMPLE, LA FRATRIE
Mes frères et moi n'allions pas à la même école et n'étions forcément pas ensemble en classe puisque nous n'avons pas le même âge.
Je connais l'aîné depuis que je suis née, je soustrais de nombreuses années du fait qu'il est parti très jeune de la maison et que nous nous croisons depuis de temps à autre mais jamais assez longtemps pour comptabiliser des journées de 24 heures.  C'est donc la méthode de calcul du sixième du deux tiers d'éveil sur les 15 premières années de ma vie. Nous en sommes donc à quelque chose comme 1 année et 8 mois...
Le plus jeune, je le connais depuis qu'il est né et c'est moi qui suis partie en 1981 et depuis nous nous revoyons finalement que très peu de temps, bon on va arrondir grassement à 2 ans...

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TROISIÈME EXEMPLE, MES ENFANTS
Si j'appliquais ce mode de calcul, je deviendrais et je serais une mère indigne. Je passe un tiers de mon temps à dormir mais je me rassure, mes enfants passent également un tiers de leur temps à dormir.  Sur les deux tiers restants, ils travaillent et/ou font des études  et même si je ne les vois pas physiquement, ils occupent mes pensées. Depuis leur naissance, ce sont des petits êtres qui vivent pleinement en mon esprit et leur temps est bien plus important que de la durée.

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QUATRIÈME EXEMPLE, COLLATÉRAUX, NEVEUX, NIÈCES, COUSIN(E)S, TANTES, ONCLES et cætera...
Si j'ai été présentée à une personne, est-ce que le temps compte dès le premier jour où je l'ai croisée ?  Des personnes peuvent-elles me connaître depuis 1984 parce qu'elles étaient présentes à mon premier mariage ? Puis-je dire que je connais mes belles-sœurs parce qu'elles sont mariées à mes frères alors que je ne les vois pratiquement jamais plus longtemps que le temps d'une réunion de famille ? Puis-je dire que je connaissais mes belles-sœurs et beaux-frères,  frères et sœurs de mes  "maris"  ? 
Mes oncles et tantes,  cousins et cousines, neveux et nièces peuvent-ils me connaitre parce qu'ils savent que j'existe ?
Les quantités temporelles qui leur sont attribuées ne représentent pas grand chose en nombre de jours.

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CINQUIÈME EXEMPLE, CONNAISSANCES
Les personnes que je croise tout au long de ma vie semblent ne pas tenir compte du temps effectivement passé en ma présence et pensent me connaître depuis de nombreuses années.  Un "ami" m'avait retrouvée en 2009 par l'intermédiaire d'un site d'anciens copains et pense qu'il me connait depuis 1978 mais ce n'est pas le cas. Je n'ai passé en fait  que moins de 24 heures additionnées en sa présence et à peu près autant en coups de fil (téléphone) parce qu'il me donne de ses nouvelles ou m'invite à prendre un café et une crêpe ou au restaurant de temps à autre. Cela fait peu pour me dire "Tu es mon amie depuis plus de 35 ans" mais cependant il le dit régulièrement c'est-à-dire à chaque fois qu'il me téléphone d'où la "régularité".
Que pensez de ces anciens camarades de classe qui pensent vous connaitre parce que vous étiez inscrits dans la même classe mais que vous n'aviez jamais revus durant de si nombreuses années ?

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SIXIÈME EXEMPLE, MÉDECINS ET AUTRES PROFESSIONS
Le médecin qui nous suit depuis de nombreuses années nous connait-il ? Encore "de nombreuse années", répétition, mais comment le dire autrement, la somme des ans, les années cumulées, beaucoup d'années d'affilée, un temps considérable, tout bêtement longtemps ou très longtemps ? Cela ne représente que quelques heures par an, finalement. Chaque consultation est un mini résumé du temps écoulé depuis la consultation précédente, les transferts des dossiers médicaux à chaque déménagement leur permet de savoir tout sur ma santé mais je me confie à une personne que je ne connais pas du tout...

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SEPTIÈME EXEMPLE, LES NOUVELLES CONNAISSANCES
De nos jours avec l'ère des internets (non, je rigole  c'est un petit clin d’œil à Cyprien, je ne sais plus dans quelle vidéo), avec internet je peux communiquer avec plein de gens,  lire des blogs de gens anonymes  et ensuite devenir "amis facebook", de confidence en confidences et en échanges, en discussion sur des forums,  parfois ces anonymes du départ en connaissent plus sur moi que ma propre famille.

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ET HUITIÈME EXEMPLE : LA SEMAINE A-T-ELLE UN HUITIÈME JOUR ?
Il est très difficile de se concentrer sur cette notion de temps que l'on passe avec les autres sans se sentir immédiatement très "obligée" de devoir exister en simultanéité. Ce que je veux exprimer c'est le fait que les gens s'inquiètent parfois quand je ne donne pas de nouvelles : En fait, les gens (maman) si je ne l'ai pas appelée depuis deux jours, (mon unique meilleure amie d'enfance) au bout d'une semaine à 10 jours ! Non en fait, je n'appelle personne, et cela pour la bonne raison que je ne saurais pas s'il faut résumer tout le laps de temps depuis que l'on se s'est pas vu ou entendu. Mais en fait, c'est ce que je fais, je raconte MES dernières nouvelles et je ne demande pas des vôtres. 

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CONCLUSION
 Quelle valeur prend alors le temps ?

Si je raconte ma vie entière en une heure, est-ce que "une heure" équivaut à "un demi siècle" ?????

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(source de l'image http://lavventura.blog.lemonde.fr/files/2015/04/joseph-20.jpeg issue de l'article http://lavventura.blog.lemonde.fr/2015/04/02/lautisme-vu-de-linterieur/)

La Mort et Moi…

La Mort et Moi…

25 mars 2015, 01:04

Extrait, écrit en 2002,


La Mort et Moi…

Lorsque j’ai eu mon accident domestique à l’âge de deux ans, j’ai survécu malgré l’importance et l’étendue des brûlures. C’est un miracle que mes petits poumons n’aient pas eu de séquelles. La Mort n’a pas voulu de moi. Dieu n’a pas voulu de moi…

J’avais sept ans et je jouais dans le parc qui était au pied de notre immense immeuble. Il y avait là, des balançoires, un grand toboggan à doubles vagues, des poutres en bois, des bacs à sable…Du gazon pour se rouler dedans et quelques arbres pour grimper dessus. Nous avions l’habitude de descendre y jouer avec les copines pendant que nos mamans restaient à papoter, faire du tricot ou de la couture, assises sur un des nombreux bancs qui entouraient le jardin.

Ce jour là, il faisait très chaud, c’était la fin du printemps. Ma maman n’était pas descendue. On avait grimpé dans les arbres, puis on était resté assises sur l’herbe et l’on avait mangé des fleurs de trèfle avec mes copines. On détachait les petits pétales roses, un par un, et on suçait le suc. C’était bon, c’était sucré. Nous avions ensuite joué à cache-cache et alors que je courais, j’avais de plus en plus chaud et une de mes copines a hurlé en me regardant. Je me demandai ce qu’elle pouvait bien avoir et les autres filles ont fait de même, reculant alors que j’avançais vers elles.
« Ta figure… » dit l’une d’entre elles.

J’ai arrêté de courir et ma peau me démangeait. Je sentais mon visage comme figé et légèrement douloureux. J’étais un peu essoufflée mais je pensais que j’avais trop couru, mais je n’arrivais pas à retrouver un souffle normal. J’ai traversé le jardin en pleurant car je ne comprenais pas ce qui m’arrivait, j’ai suivi le long trottoir et suis entrée dans l’immeuble par les grosses portes tambours. J’ai pris l’ascenseur toute seule et je n’ai rencontré personne en chemin. Arrivé en haut, je frappe à la porte car Maman fermait toujours à clefs et je respirais de plus en plus mal comme si mon nez était complètement bouché. Il coulait un liquide brunâtre de mes narines et j’avais un drôle de goût dans la bouche, j’avais la sensation d’avoir les lèvres et la langue sèches et mes mains étaient pleines de cloques jaunâtres, mes bras aussi, mes jambes aussi. Mon ventre me faisait mal et j’avais envie de vomir. Le temps que Maman arrive à la porte, je m’étouffais et lorsqu’elle a ouvert, elle m’a regardé en hurlant « Mon dieu ! Qu’est-ce que tu as ? »

J’ai couru jusqu’au miroir, j’ai vu mon reflet monstrueux, mes yeux étaient tellement gonflés que les paupières étaient pratiquement closes, mes oreilles ressemblaient à des saucisses, rouges et épaisses, mes lèvres touchaient mon nez et mon nez semblait étiré jusqu’au milieu des joues. Ce ne pouvait pas être moi dans la glace. J’ai hurlé… Tout est devenu bleu et ouaté, enveloppant et lumineux, les sons se sont fait de plus en plus sourds et je me suis évanouie…

Lorsque j’ai repris connaissance, j’étais en chemise de nuit dans mon lit et le docteur était là, il m’a fait une piqûre. Je me souviens qu’il a dit pour me faire rire « Salut, crapaud ! »
Je continuais à me gratter et à pleurer car j’avais très mal et je disais à Maman que je voulais mourir pour ne plus avoir mal au ventre. Et je suis redevenue normale au bout de trois ou quatre
heures. Aucune marque visible sur la peau, le visage à peine bouffi.
Je souffrais d’œdème de Quincke, une manifestation allergique se caractérisant par une urticaire géante. Il faudrait maintenant en trouver les causes. Les crises se sont répétées régulièrement, lorsque je revenais de la salle de gymnastique, lorsqu’il faisait trop chaud ou lorsque je mangeais certains aliments.

J’ai eu tellement de crises que je « sentais » quand une nouvelle arrivait. J’avais chaud derrière les oreilles et mon cou me démangeait, cinq minutes après j’étais défigurée. Le fait de prendre immédiatement le remède n’arrêtait pas la crise et celle-ci se développait à chaque fois avec plus ou moins d’intensité. J’avais la sensation à chaque fois que j’allais mourir et que le médicament ne serait pas efficace, et puis au moment où je ne pouvais presque plus respirer, un soupçon de souffle revenait, calmant mes tremblements. J’étais petite et maigrelette et je sortais de ma crise encore plus forte, d’avoir senti la Mort une seconde à mes côtés. Et je l’avais vaincue, elle était partie, je lui avais fait peur…

J’avais souvent des crises le dimanche, le samedi ou le jeudi (à l’époque, c’était le repos hebdomadaire), et donc mes crises m’ont éloignée de mes copines. La vie est bien faite, je n’ai jamais loupé une journée d’école.
J’ai subi des tests d’allergie à l’hôpital et je me souviens des quarante piqûres sous cutanées. Au début, je trouvais ça assez marrant, l’infirmière me piquait et me mettait un bout de sparadrap à côté avec le nom de la bestiole, de la plante ou du médicament, marqués dessus. Mes petits bras comportaient deux rangées de piqûres, que j’avais supporté sans verser une seule larme en regardant avec attention les petites aiguilles se glisser sous ma peau. Je me rappelle la fascination que j’avais à ce moment là de penser que je ne montrerai à personne que je pouvais être une petite fille sensible. Je ne disais rien et de temps en temps, mon petit biceps se contractait nerveusement, involontairement. Mon biceps avait mal, mais pas moi. Je me contrôlais et ne loupais pas une seule seconde des gestes de l’infirmière qui prenait méthodiquement chaque produit. Et il a fallu attendre quelques minutes pour voir les résultats apparaître. Certaines piqûres provoquaient des gonflements rouges que l’infirmière entourait au stylo bille. Ayant plus d’une dizaine de réactions positives, on ne pouvait pas me désensibiliser à tout ce qui me gênait. Le docteur allergologue a conseillé à ma mère de me faire suivre un traitement de désensibilisation contre les poussières de maison, autrement dit les acariens, car c’était l’allergie la plus importante. Chose que j’ai fait pendant quatre ans.

Il fallait faire un kilomètre pour aller voir l’infirmière, deux fois par semaine et la piqûre me provoquait un tel gonflement du bras qu’il fallait surveiller s’il n’y avait pas de réaction anormale. Mon petit bras faisait vingt centimètres de tour et il ne fallait pas qu’il gonfle de plus de cinq centimètres. Alors, Maman surveillait après chaque piqûre, avec son mètre de couturière l’évolution du gonflement… J’endurais mes bras douloureux à tour de rôle, sans me plaindre. J’allais à la gymnastique deux fois par semaine et faisais mes exercices malgré mes petits bras endoloris et revenais souvent en pleine crise, à cause de la poussière des tapis de gym.


Aujourd’hui, je me sens plus forte de ne pas être douillette grâce aux centaines de piqûres que j’ai eue, grâce aux œdèmes de Quincke, de ne craindre ni le chaud, ni le froid grâce à ma brûlure.

Je suis presque devenue insensible à la douleur, je contrôle.
Je crois que cela m’a rendue insensible aux sentiments.
Je crois que cela m’a rendue intolérante vis à vis des gens qui se plaignent pour un rien…
Je crois que cela m’a rendue inaccessible.
Je crois que cela m’a rendue tout simplement différente.

Les crises d’œdème ont quand même continué régulièrement pendant toute la durée du traitement et après, jusqu’à l’âge adulte.
J’adorais mes crises car je subissais une transformation monstrueuse, et les gens en avaient peur. J’avais une satisfaction morbide de voir que je pouvais créer la répulsion et le dégoût, être l’extraterrestre, la chose bizarre… Pendant la crise, il fallait que je me mette nue dans mon lit, ne supportant plus aucun contact sur ma peau. J’avais remarqué que le simple contact de ma culotte augmentait le nombre de cloques et de démangeaison à l’endroit des élastiques. Je restais en boule dans mon lit, en position fœtale, et je bougeais le moins possible, je faisais tout mon possible pour ne pas me gratter mais souvent je ne pouvais pas tenir plus d’un quart d’heure sans y être obligée… Et lorsque la crise passait enfin, je me regardais dans la glace et je me disais que j’étais belle quand je dégonflais !
A l’adolescence, j’ai joué de mes crises. Étant allergique à l’aspirine, il m’arrivait d’en prendre pour avoir la paix. Je prenais un cachet et hop ! Je tombais instantanément malade.
Je punissais parfois mes parents de la sorte pour m’avoir refusé une sortie. Ma respiration devenait sifflante et mon teint devenait cireux. La douleur que je ressentais au niveau du ventre était si forte lors les crises que j’ai réalisé pendant mes trois accouchements que de mettre au monde un enfant n’a rien de douloureux. Et que la douleur de l’œdème était bien plus insupportable.

J’ai donc pris conscience très tôt de la mort sans en avoir jamais eu de définition exacte. Je n’avais jamais vu personne mourir, personne n’en parlait à la maison. La télévision n’était pas aussi présente et importante qu’actuellement et en règle générale, les enfants n’étaient pas confrontés à cette notion de mort. Le fait de ne plus pouvoir respirer, de voir les gens effrayés et anxieux autour de moi, lors de mes crises, m’avait conduite à penser que la mort était un endroit dans lequel je serai calmée et surtout dans lequel je les emmènerai tous. Une mort universelle. Il était impossible que je parte toute seule et j’étais convaincue que ma mort entraînerait la fin du monde.
Je ne pouvais donc pas mourir sans entraîner ce désastre. Je réfléchissais sur cette question métaphysique sans poser de question à personne.
J’étais une enfant curieuse et assez précoce mais malheureusement d’une timidité maladive, je lisais énormément. Chaque fois que j’entendais parler des adultes, je me risquais à les questionner mais on me répondait que les histoires de grands ne concernaient pas les petits. Alors, je n’ai plus importuné mes parents avec mes questions et je me suis inventé les réponses qu’il me manquait, n’osant pas, par retenue demander plus d’explications.

C’est comme ça que je me suis imaginée immortelle…

Faire ou ne pas faire ? Que faire ?

Faire ou ne pas faire ? Que faire ?

30 janvier 2015, 20:51
 
 
Petite anecdote toute simple, toute banale, enfin je précise pour tout le monde. Par tout le monde, je veux dire la plupart d'entre vous.  Mais, non pas pour moi, pas pour moi...
Encore un petit moment de solitude, dirais-je bête, dirais-je béate, oserais-je dire ri-di-cu-le ?

                                                       ° ~ °oOo°oOo°oOo° ~ °

Je vais régler ma facture pour les travaux, gros travaux d'électricité de la petite maison que je viens d'acquérir.
Déjà, deux devis séparés avec le reste à régler. La Coco pas de stylo, la Coco pas calculé tout de suite la somme totale. La Coco doit rédiger son chèque total et la secrétaire n'annonce pas la somme.

"Vous avez un stylo s'il vous plait et la somme totale ?" Elle me donne le bic transparent bleu mais n'annonce toujours pas la somme et j'attends quelques secondes mais je ne remarque pas  tout de suite qu'elle regarde son écran.

Le constatant,  je fais donc la somme tout bêtement sur mon talon de chèque 2877,95 + 1947,29 pensant qu'elle n'avait pas entendu  et pensant en même temps qu'elle s'attend à ce que le client sache la somme restant à régler puisque le client détient les devis, donc je somme  sans la bousculer et lui annonce "4825,24 ?"

Elle dit : "-- Dès que l'ordinateur voudra bien afficher les factures..."  Et je la vois regarder son écran fixement, puis prendre sa calculette et me la tendre avec les chiffres 4825,24 mais bon pour poser une addition à deux lignes quand même !

Puis elle me donne à remplir deux formulaires pour la TVA réduite à 10% au lieu de 20% en me demandant si je suis "Propriétaire". Et là, je ne sais pas ce qu'il m'a pris, j'ai serré les poings toute contente en les secouant comme en signe de victoire et je crie "Ouiiiiiiii !!!!!"
Elle m'observe comme si j'étais bizarre et je continue "Ouiiii !!! ça fait trois semaines !!! Trop contente !!!"

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Elle rigole... "Et bien , félicitations !"
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Cette histoire est donc l'illustration de payer comptant, dans mon cas je paye contente !

Mon ami de papier...

Mon ami de papier...

9 décembre 2014, 23:29
Non, ce n'est pas juste un livre et ce n'est pas juste un dictionnaire. C'est mon dictionnaire.
C'est mon premier Noël dont je me rappelle vraiment l'utilité du cadeau reçu.
Ce n'était pas le premier Noël, ce n'était pas le cadeau le plus onéreux, ce n'était pas le cadeau choisi avec le plus d'amour, ce n'était pas non plus un cadeau choisi parce que c'était juste Noël, et pourtant...

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Cette édition du petit Larousse1978 offerte durant l'année scolaire 1977-1978 est le seul cadeau qui m'a semblé être offert pour moi, en tout cas le seul qui me serve tous les jours, chaque jour et depuis tout ce temps.
Mon ami de papier, je te chéris parce que tu me rappelles chaque jour que je ne te connais pas encore, que chaque jour tu m'aides et m'empêches de douter quand je doute, je te pose la question du bout de mes doigts et tu me donnes la réponse que j'attends sans te moquer, tu es fidèle et je te suis fidèle, toi mon ami de papier.

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Je pourrais t'écrire un livre sans employer tous les mots que tu mets à ma disposition. Sais-tu combien je t'aime parce que tu as été choisi sans intention d'être LE cadeau, ce soir de Noël j'avais eu comme à chacun des autres soirs de Noël ce que les enfants (les autres enfants) attendent, des jouets peut-être dont je ne me suis jamais servi. J'ai toujours délaissé mes cadeaux, poupées dont je ne comprenais pas l'usage ou jeux pour filles dont j'ignorais l'utilité. J'avais rêvé longtemps d'un microscope ou de la mallette du parfait chimiste, je n'ai jamais eu...

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Mais toi, feuilles de papier plus feuilles de papier plus feuilles de papier et de mots imprimés, enfermés dans ta belle couverture imitation cuir bleu foncé et ta belle jaquette colorée de papier glacé, cette chose reliée pesant son bon kilogramme, je t'ai aimé.

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De ton parfum de papier neuf, il ne reste rien, mais tant de parfum tu as, avec tous les échantillons parfumés que tu as contenu, des petites fleurs qui ont séché entre tes pages et tous ces mots et dessins que je conserve comme des souvenirs... Toi et tous mes autres livres êtes les gardiens de tous mes petits bouts de papiers volants, des dizaines de petits mots et de petits dessins de mes enfants "cachés" dans chacun de vous. Pour les surprises que cela me provoquent, le déclenchement du souvenir et la réminiscence vivace de l'instant vécu qui reste à jamais emprisonné dans une mémoire externe mais restant hyperconnectée à la mienne dès que je vous aperçois...

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Tant de fois réparée cette couverture est la dernière que je t'ai confectionnée... 
Tant de fois réparée cette couverture est la dernière que je t'ai confectionnée...
pour l'édition 1978 (c'est moi qui avais écrit ça au feutre), imprimé en 1977 mais dépôt légal de 1972, 15 ans et demi, je suis en seconde... 
pour l'édition 1978 (c'est moi qui avais écrit ça au feutre), imprimé en 1977 mais dépôt légal de 1972, 15 ans et demi, je suis en seconde...
Ma petite cachette à souvenirs, entre autres livres, tous mes livres en contiennent... Je ne veux pas jeter des moments de bonheur même si c'est juste un mot sur un papier, une vieille carte postale. 
Ma petite cachette à souvenirs, entre autres livres, tous mes livres en contiennent... Je ne veux pas jeter des moments de bonheur même si c'est juste un mot sur un papier, une vieille carte postale.
Tu m'appartiens, je ne te prête pas, je te marque mon nom dessus.. Personne n'y touche !... 
Tu m'appartiens, je ne te prête pas, je te marque mon nom dessus.. Personne n'y touche !...

Ma théorie de la seconde morte...

Ma théorie de la seconde morte...

17 décembre 2014, 23:48
 ou la mort éternelle...
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Je dis "seconde" qui signifie une unité de temps, une des soixante parties de la minute qui ne dure qu'une seule seconde, et non pas l'adjectif qui définit une place qui fait suite à la première.

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Non, je n'imagine pas que l'on puisse mourir une deuxième fois.

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Je suis persuadée, pour ma part intimement convaincue, que nous sommes tous morts mais que peu d'entre nous le savent.

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Je pense que mon illumination soudaine, base qui m'a fait élaborer cette théorie, peut vous être contée et ensuite vous comprendrez et vous vous poserez la question.

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L'avantage d'être mort est de considérer la douleur et les épreuves, physiques ou psychiques, les ennuis journaliers, les critiques et les désamours, et tous autres tracas qui pourraient venir ponctuer notre vie apparente, comme étant des éléments inexistants, ils ne sont pas tangibles, perceptibles peut-être mais non "matérialisables" sur cette Terre...

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Il y a quelques années, je roulais sur le pont qui traverse le Lac de Saint-Cassien dans le Var, pour rentrer chez moi à Callian. Trajet habituel et répétitif que j'empruntais pratiquement tous  les lundis, mardis, jeudis, vendredis et samedis puisqu'à cette époque je travaillais à Cannes non loin du boulevard Carnot. Cette route qui défilait sous les roues de ma voiture, à l'époque une Ford Ka avec une cassette audio de Michael Jackson dans l'auto radio, me ramenait vers chez moi avec cette sensation de tapis roulant sur lequel je me déplace sans même y songer, en mode ondes cérébrales calées sur le rythme alpha  laissant voguer mes idées et mon esprit loin au dessus de mon activité physique de conduite automobile... J'avais sans cesse cette impression que mon trajet devenait de plus en plus court au fur et à mesure que les jours passaient, question d'habitude et de routine, je n'étais plus attentive au chemin  tout comme les chevaux de calèche qui connaissent tellement bien leur parcours qu'ils trottent machinalement, enfin je le suppose, je ne suis pas un cheval mais c'est tout à fait l'image mentale que je m'en fais.
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Donc, perdue dans mes pensées entre rêverie et méditation, questionnements incessants et élaboration de mille choses, de mille projets, visualisation du paysage comme un tableau, le calme limpide et miroitant de la surface lacustre, avec à ma droite  la prison de Grasse dont je reconstruis les murs invisibles et à ma gauche les collines verdoyantes qui cachent la réserve ornithologique de Fondurane (coordonnées approximatives mais sur le pont tout de même, de 43.582279,6.804119 à  43.583694,6.801426), je pense à mes enfants, je pense à ma vie, à mes tableaux, à mon travail, à rien. Je suis ici et maintenant dans un lieu et je respire et je vis...
Mais...
Quel sens a la vie ? Donner un sens à la vie, je sens la vie... Pourquoi ?

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Et là,  la révélation entre le hic et nunc et le ad vitam eternam m'a été dévoilé, en l'éclair d'une seconde, j'ai su que j'étais morte, que je ne vivais qu'une illusion.

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Ma théorie de la seconde morte ou de la mort éternelle:  perdue dans mes pensées, sur le pont, un très gros camion est arrivé face à moi, nous nous sommes croisés, je suis celle qui écrit à cet instant,  j'ai eu le sentiment que j'avais percuté le camion et que j'étais morte dans l'accident, tous mes proches me pleuraient, je ne suis plus...

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Cette "seconde", cette période temporelle,  existe dans un ailleurs dans une autre vie, dans un autre monde possible.
Mais je suis là et j'écris, dans ce monde... qui est le monde dans lequel vous me lisez.
Chaque choix (1) détermine une route à suivre, les non-choix (2,3,4,5, et cætera jusqu'à l'infini...) continuent ailleurs dans des mondes possibles dans lequel vous n'auriez pas choisi le 1 mais les autres possibilités.
Il en va de même pour la seconde morte.
Ainsi à chaque instant chacun de nous meurt, chaque seconde la mort est là nous reprenant, notre partie consciente continuant à cheminer sur la route tracée à notre naissance, l’événement 0, route 0. Notre route actuelle est le nombre de secondes vécues et nous avons laissé derrière nous toutes les autres routes à 1 seconde de différence où nous sommes morts... jusqu'au jour de notre ultime mort définitive terrestre...

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La même chose pour ceux que l'ont croient morts, ils sont morts dans notre monde à la seconde morte mais ils continuent ailleurs... Leur route a suivi la seconde supplémentaire qui nous a pourtant laissé en deuil ici...
J'en suis persuadée aussi. Ce n'est pas de la croyance en l'au-delà mais en l'existence d'un autre plan de conscience...
Je l'ai entr'aperçu...

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Pour la plupart des gens,  la sensation de vie prime et c'est beaucoup mieux de cette manière... Et ils ne se posent pas la question de savoir pourquoi ils sont en vie, pourquoi ils vivent, le but de la vie humaine sur Terre !

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Pour moi, et je ne dois pas être la seule, c'est la sensation de mort et de survie immédiate qui reste inexorablement collée dans mes neurones et dans mon corps dès que je ne pense plus à quelque chose.  Depuis toujours, c'est ainsi, surement depuis que je suis née même si j'en ai pris conscience à 2 ans. C'est-à-dire que dès que je ne suis plus occupée à observer et écouter, à me questionner ou à contempler, à vaquer à une occupation et qu'un mini silence d'une seconde se glisse dans ma tête, mon corps ou mon psychisme ou bien les deux simultanément me  le font sentir que je suis en vie, c'est une sensation hyper bizarre durant laquelle je suis plus volumineuse que  mon propre corps devenu trop à l'étroit, comme si je débordais de moi-même, comme si je dégoulinais de mon confinement,  j'ai un blanc d'une seconde qui paraît être une éternité durant laquelle j'ai l'impression de décrocher et de raccrocher une scène, je suis morte, non je vis...

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C'est ce jour-là sur le pont de Saint-Cassien que j'ai compris... que nous étions tous en sursis, à chaque seconde...

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Ce que je n'ai toujours pas compris, c'est "Pourquoi ?"

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