Au mois de juin 2016, j'ai enfin eu le dernier rendez-vous pour
recevoir le compte rendu de mes différentes évaluations. Pour ne pas
être seule durant le trajet, mon fils cadet m'a accompagnée. malgré la
répétition des déplacements au centre hospitalier, la route reste
toujours la source d'angoisse première avec l'appréhension des retards
dus aux embouteillages, aux travaux et au bruit.
Je
suis reçue par le psychiatre et la psychologue qui me liront le rapport
d'évaluation et mes résultats aux différents tests passés. Je mets
ci-dessous en version très raccourcie les conclusions de mon bilan
personnel.
ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE DU TROUBLE DU SPECTRE DE L'AUTISME EN DATE DU 19/04/2016
Pour répondre à la demande d'évaluation diagnostique, nous avons entrepris différentes évaluations :
- Le test de reconnaissance des faux pas (version mini-SEA)
- Le test de reconnaissance d'émotions faciales (visages d'Ekman)
- La TOM l5
- Le test de reconnaissance des faux pas (version mini-SEA)
Le
test de « reconnaissance des FAUX pas » permet d'évaluer certains
aspects de la théorie de l'esprit (attribution d'états mentaux, de
croyance et d'intention chez autrui) et relève de la cognition sociale.
Sur dix histoires, la personne évaluée doit repérer celles contenant un
«faux pas » (c'est-à-dire qu'au moins une personne dans l'histoire a dit
quelque chose qu'elle n'aurait pas dû dire ou a dit quelque chose de
maladroit).
- Le test de reconnaissance d'émotions faciales (visages d'Ekman)
Dans
cette épreuve, trente-cinq visages en noir et blanc sont proposés. La
personne doit choisir l'émotion la plus appropriée parmi sept proposées
(la joie, la peur,le dégoût, la colère, la surprise, la tristesse et un
visage neutre). Un point est attribué pour chaque bonne réponse.
TOM- 15
Il s'agit d'une échelle permettant d'évaluer la théorie de l'esprit chez des personnes ayant un âge
développemental
inférieur à 6-7 ans. On évalue les l'état mental qu'une personne a, en
adoptant sa perspective (théorie de l'esprit de premier ordre) et les
représentations qu'à une personne sur une autre (théorie de l'esprit de
deuxième ordre). C'est ce qui permet une compréhension du comportement
humain. La théorie de l'esprit nous permet d'interpréter et de prédire
le comportement de nos pairs, dans une situation donnée.
CONCLUSION DES ÉVALUATIONS
Les
différentes évaluations entreprises montrent d'importantes difficultés
pour identifier les maladresses sociales attendues. Elle ne parvient pas
toujours à se saisir de certaines subtilités du scénario. Elle semble
ne pas comprendre les véritables enjeux sociaux, qui se jouent dans une
situation donnée. Elle n'arrive pas à attribuer des croyances et des
pensées à autrui (théorie de l'esprit) et à donner des sentiments aux
personnages, en adéquation avec la situation
donnée, et ce, malgré
une bonne compréhension des histoires. Elle présente également des
difficultés dans l'identification des émotions primaires sur des images
de visages. Ces déficits, mis en évidence dans le bilan, pourraient
notamment expliquer certaines de ses difficultés dans son quotidien.
CONCLUSION MÉDICALE
Nous avons reçu Mme S. dans notre unité de l'hôpital Valvert. Nous avons réalisé un entretien
psychiatrique et une évaluation de la cognition sociale (questionnaire des faux pas, théorie de l'esprit et face test).
Mme
S. rapporte des difficultés dans les relations sociales au quotidien.
Elle décrit des maladresses verbales. Elle suspecte un syndrome
d'Asperger.
Au cours de l'entretien, nous avons pu observer de bonnes compétences en interaction sociale. Les
aptitudes
en communication verbale sont de bonnes qualités, l'offre d'information
est riche. On note en revanche une plus faible réciprocité émotionnelle
et peu d'adaptabilité dans son comportement social.
Les tests de la cognition sociale rapportent des erreurs en théorie de l'esprit et en perception des
dilemmes sociaux. La reconnaissance des émotions sur des photos de visages est très coûteuse et on compte de nombreuses erreurs.
En conclusion, nous retrouvons des difficultés de la cognition sociale aussi bien cliniquement que
dans les tests proposés, ce qui est évocateur d'un trouble du spectre autistique.
Nous confirmons le diagnostic de syndrome d'Asperger associé à d'assez bonnes stratégies de
compensation.
La poursuite du suivi en psychothérapie est conseillée. Un travail spécifique sur les habiletés sociales
pourrait également permettre une amélioration du fonctionnement social au quotidien.
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