Extra Gaussienne: Mon troisième rendez-vous au CRA

Le troisième rendez-vous a été fixé. Il s'agira maintenant de faire une nouvelle évaluation.

Encore une matinée très difficile dans le sens où il faut une nouvelle fois reprendre la voiture et affronter la circulation de cette grande ville. Encore incapable de me souvenir du trajet exact, je rebranche le GPS de mon téléphone portable afin que la voix me guide jusqu'à l'entrée de l'hôpital.

Il y a des embouteillages, de travaux, et il y a eu quelques minutes auparavant des voitures de gendarmeries sur l'autoroute, des sirènes... Le stress est pratiquement à son apogée. Je surveille le délai restant sur l'écran de mon téléphone bien calé dans mon sac à main, lui-même calé sur mes genoux et attaché et fixé contre moi par la ceinture de sécurité que j'ai glissé dans une anse du sac avant de la cliquer. Beaucoup de précautions méticuleuses qui ont pour seule visée de ralentir les battements de mon cœur et la pression mentale générée par ce nouveau déplacement.

J'arrive à 9h08 après deux heures et 23 minutes de route, je suis partie à 6h 45, je suis donc en avance de 22 minutes. La psychologue va me recevoir 5 minutes en retard.

J'attends dans la salle d'attente. Un jeune autiste qui vient en consultation accompagné par un monsieur vient vers moi d'un pas très rapide et me prends la main avant que je n'ai pu réagir et me regarde de coté en disant "Serre la main.. Serre ! Serre !" Je serre sa main et il repart dans le bureau de la secrétaire qui me lance "Il veut dire bonjour" et je dis "Bonjour".

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La psychologue vient me chercher et nous rentrons.

Elle m'expliquer que cette nouvelle évaluation va durer une partie de la matinée et que je pourrais m'arrêter si je me sens fatiguée. Je m'attends donc à des tests assez long avec de nombreux items du type matrice de Raven ou quelque chose d'approchant. Il n'en sera rien. Je serai sortie à peine plus d'une heure plus tard. Il sera discuté des résultats en réunion d'équipe et je serai à nouveau convoquée pour une restitution des résultats.

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Ce que je pense de mes trois rendez-vous au CRA pour mon évaluation : S'il s'agit maintenant de me répondre catégoriquement et de me fixer un diagnostic, je n'ai pas passé suffisamment de tests supplémentaires. Je voulais vraiment connaitre les investigations entreprises dans un centre dédié spécialement à l'autisme

Mon auto diagnostic via les test fourni sur le site rdos.net et les différents tests qu'il propose ainsi que mes consultations chez ma psychiatre en ville fournissent des informations bien plus complètes à mes yeux que le travail fourni par le CRA. Mais cela n'engage que moi.

Le premier test :

Il s'agit de différents textes qui me sont lus par la psychologue dans lesquels il faut repérer une maladresse. J'ai un double sous les yeux pour suivre la lecture. Bien qu'étant adulte et diplômée de hauts diplômes universitaires, j'avoue que j'ai eu beaucoup de mal avec ces histoires de quelques lignes que je ne trouvaient pas assez explicites et quelque peu décousues. Il me manquait des éléments de compréhension. Je l'ai d'ailleurs signalé en fin d'évaluation.

En rentrant, je cherche sur internet pour connaitre le test administré, il s'agit du test de reconnaissance des faux pas de Simon Baron Cohen

Ce que j'ai ressenti :

Je me sentais assez mal à l'aise du fait que la simplicité apparente des textes semblait tout à fait adaptée pour qu'ils puissent être présentés à des enfants ayant déjà appris à lire. Et pourtant, ma compréhension a été mise en défaut et j'étais gênée par le fait que je ne sache pas répondre catégoriquement soit par "Oui" soit par "Non". La question posée à l'issue de la lecture était toujours la même : « Est ce que quelqu’un a dit quelque chose qu’il n’aurait pas dû dire ou quelque chose de maladroit ? »

Il faut dire que pratiquement pour tous les textes je répondais "Non" puis devant l'attente de la psychologue je relisais le texte et les dialogues du textes et je disais "Peut-être que cette phrase est maladroite parce qu'elle dit la vérité" Et ensuite j'essayais de dire pourquoi c'était maladroit mais que foncièrement je ne trouvais pas cela maladroit parce que j'avais vécu des situations similaires. En rentrant à la maison, je me suis posée la question de savoir si mes réponses auraient été les mêmes si le test m'avait été administré quand j'étais enfant et je suis certaines que mes réponses auraient été les mêmes "Non" rien de maladroit, mais en tant qu'adulte j'ai tendance à analyser sans cesse si ce que je dis est maladroit et que je ne cesse de faire des maladresses sociales. Encore hier, dire à ma mère qui me donne un pull au crochet "qu'il est moche" et puis me rattraper en disant que j'allais le transformer ou encore que j'aurais préféré qu'il soit plus décolleté.

Le second test :

Sur la classeur de la psychologue est marqué sur la tranche TOM-15 au feutre marqueur.

Rentrée à la maison, je recherche sur internet, il s'agit bien de TOM-15 : Une épreuve de fausses croyances pour évaluer la théorie de l’esprit cognitive

Le test se présente sous forme de planches constituées de 3 images et d'un texte qui sous-titre chaque image. Il faut attribuer des états mentaux aux personnages de l'histoire. Selon moi, j'ai bien répondu à toutes les questions. Il ne me semble pas avoir de problèmes pour me mettre à la place d'autre personnes lorsque les situations sont aussi simples.

Ci-dessous comme exemple, une planche sur le test de fausse croyance de premier ordre (huit planches) puis une seconde planche sur les fausses croyance de deuxième ordre (sept planches)